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MA MARMOTTE 2020

Cyclosportive mythique dans les Hautes Alpes accompagné de ravitos

· Défis sportifs

27 décembre : c'est décidé, je m'inscris à la marmotte pour l'édition 2020. Le parcours me tente depuis longtemps tant par sa difficulté que par ses paysages. Le plus dur, comme on dit, c'est de s'inscrire et le reste c'est un jeu d'enfant ...

Peu d'expérience en haute montagne

Ma plus longue sortie en montagne était jusqu'alors la cyclosportive "l'alsacienne l'intrépide" c'est-à-dire la version moyenne de 137 km et 3 800m de dénivelé. Un beau morceau déjà mais on est encore loin des 174km et 5170m de d+ de la marmotte (qui plus est en haute montagne et pas dans les Vosges).

Mais bon, fini les excuses ça me semble tout de même réalisable. Quand on regarde le profil on descend la moitié du temps et ça devrait donc être facile ... non ?

Préparation

Pour la préparation, c'est moi qui me suis concocté mon propre programme. En tout début de saison mes 2 objectifs sont la marmotte et le fait d'atteindre les 10 000 km cette saison (le deuxième aidera le premier). Après un rapide calcul, mon objectif sur la marmotte sera de mettre moins de 10h (ne soyons pas trop exigeants pour une première). Il faudra donc que je fasse au moins 2 tours en Belgique de 10h pour être habitué à autant d'heures de selle.

Finalement avec le report en Septembre du au covid, cela me laisse le temps d'ajouter 2 autres objectifs intermédiaires : little belgium (300km) et la traversée de la Belgique (340km) qui sont une parfaite préparation pour la marmotte !

Par semaine pendant la saison, j'essaye de cumuler au moins 250km et ça me donne un bon rythme.

2 semaines avant le jour J je réfléchis et me demande si je ne devrais pas changer mes développement 34x28 pour autre chose. J'apprends alors que je dispose d'un dérailleur à chape courte et qu'il ne pourra pas accueillir plus qu'un 30 à l'arrière. Bon c'est déjà ça de gagné.

Affûtage qu'il disait...

Ce seront finalement mon frère et 2 amis qui nous accompagneront. Au programme ce sera le col du Glandon face nord et le Chaussy en j-3 (2800 de d+) et des randos les autres jours pour tout de même accumuler du repos. À noter pour une prochaine épreuve que 7km de descente en rando en haute montagne ça laisse pas mal de traces dans les quadriceps quand on est pas trop habitué. Heureusement, le petit cours d'eau de la Rive bien fraîche du Bourg d'Oisan permet de bien détendre les muscles.

C'est parti

7h30, le départ est lancé et ça roule vite sur le plat pour partir alors qu'il y a plus de 5 000 de d+ qui suit. 40km/h sur le plat et ça va tout seul dans les roues. On arrive ensuite dans la première difficulté : la face sud du col du Glandon. La montée comporte 2 petites descentes qui permettent de souffler, mais tout ce que tu descends tu dois le remonter, hé oui. Ce col est vraiment irrégulier et ne me semblait pas aussi dur sur le papier. Il y a des belles pentes à certains moments notamment les 2 km d'affilés à 9% après la première descente (voir le profil ci-dessous).

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Premier ravitaillement en haut du col du Glandon et découverte de sa composition. Honnêtement, j'ai été déçu que pour une épreuve si renommée les seuls aliments salés soient des chips au sel et des bouts de camembert. Certes, ça peut faire plaisir pour casser la monotonie, mais comment arriver au bout de 174km en haute montagne en mangeant des chips et du camembert ? Du côté sucré, ce sont des barres aptonia à la pomme et au chocolat avec une ouverture "facile" et des purées de pommes. Heureusement que j'avais pris 6 Ravitos sur moi !

Descente vers la vallée de la Maurienne et dans le premier tournant une ambulance essaye de réanimer quelqu'un, ça fait froid dans le dos. Je comprends pourquoi quand je vois les capacités de descendeurs des participants et que je dépasse une petite centaine de cyclistes sur les 20km e descente. Bon point par contre pour l'organisation : figer les temps dans certains points de ravitaillements pour ne pas créer de stress. Me voilà dans la vallée de la Maurienne et je suis un bon groupe. J'ai un peu peur d'y laisser des cartouches mais ça passe beaucoup plus vite dans les roues que tout seul.

C'est parti pour le col du Télégraphe que j'ai déjà monté il y a plusieurs années. Dans mes souvenirs il était facile et pourtant les km ne passent pas si vite. Je roule légèrement en dessous de mon rythme pour en garder pour le Galibier et l'Alpe d'Huez qui sont les gros morceaux. Je suis content d'arriver en haut du col du Télégraphe mais frustré quand j'apprends qu'il n'y a que de l'eau sur ce ravitaillement et qu'il faut aller 7km plus loin pour avoir de la nourriture.

Une fois à ce 2ème ravitaillement je comprends que les chips, camemberts, purée de pomme de barres aptonia me suivront jusqu'à la fin.

Le col du Galibier

J'avais déjà monté une fois le col du Galibier mais pas en aillant fait le col du Glandon avant et je me rends compte que ça change la donne. Les 8 derniers km sont difficiles et le fait de voir des cycliste en train de marcher à côté de leur vélo me donne une impression bizarre, ont-ils payé 110 € pour ça ? Il y a quand même souvent du 9% dans cette fin de col et on voit la fin au loin ... très loin (voir profil du col ci-dessous).

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Les derniers km du col me semblent plus faciles car le but est proche. Petite pause Ravito en haut avec une vue incroyable !

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Place à la descente vers L'Alpes d'Huez. Plusieurs personnes m'ont mis en garde sur cette partie usante. La première partie jusqu'au col du Lautaret est incroyable mais on devine déjà un vent de face qui arrive. En effet, toute la descente du Lautaret se fera vent de face et presque seul. Mais je ne me plains pas car le fait de tourner les jambes me redonne plein d'énergie.

J'ai été surpris à 3 reprises par un homme qui profitait de ma roue depuis de longs km vent de face et qui au moment de passer devant moi place une attaque pour être sûr que je ne prenne pas sa roue. Ce comportement me semble assez triste pour jouer la 1614ème place ... Mais j'oublie vite cela en donnant des relais à une femme souriante que je rattrape en lui lançant un : "you need some help maybe ?".

Dernier ravitaillement au pied de l'Alpe d'Huez. Bonne nouvelle, j'ai 1h d'avance avant la fermeture de la montée. Tous les cyclistes arrivants après 18h seront forcés à l'abandon car monter trop tard pourrait être dangereux pour ensuite redescendre à Bourg d'Oisan.

L'Alpe d'Huez

Étrangement, c'était l'une des parties que je redoutais le plus avec la descente du Lautaret et ce sont les 2 parties ou je me sentais le mieux (probablement le signe d'une bonne gestion de l'effort). Je grimpe l'Alpe, qui même avec des bonnes sensations reste un col très difficile.

Je dépasserai 42 cyclistes durant cette dernière montée où je croiserai une dernière fois des cyclistes à bout de souffle et de motivation.

Il y a 21 lacets dans le col et je les décompte un à un (voir profil du col ci-dessous).

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À 3km de l'arrivée je me pose la question de savoir si je serais capable d'accélérer à la fin. J'accélère et je rattrape alors pas mal de cyclistes qui veulent juste arriver au bout et je suis fier d'avoir encore des jambes pour faire ça. Je me prends pour un coureur du tour de France et cette sensation est très agréable.

Petite émotion quand j'arrive à la fin et que je me rends compte que j'y suis arrivé malgré la difficulté du défi et que ces 7 700km de préparation n'ont pas été vains.

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Pour terminer, il me restait à descendre l'Alpe d'Huez pour retourner au camping où j'étais. J'ai applaudi tous les participants qui terminaient la course sauf dans les lacets où je me souciais plus de mes freins.

Voilà c'est fini et je termine en 9h30 de selle et 10h39 avec les pauses aux ravitaillements.

L'objectif est accompli car j'ai mis moins de 10h sur le vélo. Dernier objectif de la saison : encore rouler 2 000 km pour arriver à 10 000km cette année.

La Marmotte reste une cyclosportive très difficile et qu'il ne faut pas prendre à la légère. Je conseille à tout cycliste qui veut relever le défi de faire un entraînement adéquat afin de prendre du plaisir et ne pas uniquement souffrir. Ayant parcouru le parcours à du 18,5 km/h, je conseille vivement un développement plus petit qu'un 34x30. Un 30x30 ou 30x32 aurait vraiment fait plaisir dans les gros pourcentages pour tourner un rien plus vite les jambes et se fatiguer un peu moins.

Si tu as aimé cet article, tu aimeras aussi le récit de la traversée de la Belgique, raconté par Evan, le fondateur de Coup d'Barre !